14 nov. 2012

marni at H&M

C'est donc bien décidée à repartir avec la pièce de mon choix que je me rendis dans cet H&M du centre de Genève. Il n'était pas loin de midi lorsque je suis arrivée dans un magasin en pleine effervescence. La vente avait lieu au dernier étage et des clientes descendaient déjà l'escalier chargées d'immenses sacs "Marni at H&M" pleins à craquer. 
Je montais calmement les marches me demandant à quoi m'attendre quand soudain j'entendis un homme parlant dans un micro. (Peut-être cette organisation existait-elle déjà lors des précédentes collections capsules mais je les avais toutes zappées depuis Rykiel et ma nuisette.) J'arrivais donc sur les lieux et là... je compris! Toute la ville était au rendez-vous. Le carré de vente dans lequel trônaient les vêtements et accessoires était protégé par des barrières elles-mêmes surveillées par des vigiles, le tout surplombé par le vendeur qui parlait dans le micro ainsi que d'autres employés du magasin. 
Devant le carré, était amassée une foule de fashionistas? elles aussi en quête du graal. J'allais comprendre que les clientes étaient autorisées à entrer par petits groupes et qu'elles avaient 10 ou 15 minutes pour faire leur choix, essayer les fringues si elles le voulaient et quitter le périmètre de sécurité. Il y eut d'abord les VIP (sur invit'?), puis si ma mémoire est bonne des cartons avaient été distribués aux clientes par ordre d'arrivée. Une fois les cartons épuisés et les rayons dévalisés des pièces les plus intéressantes, les vigiles firent entrer le reste de la foule (dont je faisais partie) par petits groupes. J'étais arrivée peu avant ce stade. J'avais encore le choix: m'enfuir ou rester, quitte à le regretter. Vu les efforts déployés jusque là, je décidai de rester. Pour patienter, je me mis à étudier la foule: principalement des trentenaires venues s'offrir de la mode au sens propre du terme (je m'y incluais; des personnes dont je conclus qu'elles étaient venues dans le but de repartir avec une pièce de marque et de faire une bonne affaire - plutôt que par intérêt pour la mode; des femmes plus mûres et très élégantes qui à mon avis venaient pour la marque dont elles possédaient déjà certainement des pièces originales. Pendant ce temps, nombreuses furent celles qui me dépassèrent sans scrupules et arrivèrent bien avant moi dans le fameux carré. Sans compter les clientes de tous âges qui bousculaient tout le monde et n'hésitaient pas à argumenter avec les vigiles qui les suppliaient d'attendre leur tour et de ne pas pousser (!). Régulièrement, le préposé au micro rappelait à l'ordre les impatientes leur assurant "qu'il y en aurait pour tout le monde" et leur demandant de reculer pour permettre aux autres clientes de sortir. En vain. 
Personne ne l'écoutait, sauf moi semblait-il. J'ai bien cru que je n'irais pas au bout jusqu'au moment où j'avais trop avancé pour abandonner ma place. Je parvins donc à entrer dans le carré et m'apprêtais, dépitée, à observer les miettes une nouvelle fois. J'ai vite repéré un top à manches courtes brodé dans des tons dorés, mauves et noirs. Un peu clinquant mais je me suis dit qu'avec un slim en cuir noir et une paire d'escarpins ou de motardes, ça pourrait le faire. Il restait aussi des shorts en soie mauve dans ma taille... Mais non... à la pensée du déshabillé Karl Lagerfeld, je me suis ravisée. J'en conclus que j'aimais la mode mais beaucoup moins le shopping (particulièrement dans des conditions pareilles) et que je n'étais pas prête à tout pour des fringues, aussi belles soient-elles.
Depuis, ce top trône (ou traîne) dans mon dressing avec son étiquette.

très peu pour moi

C'est demain 15 novembre que sort dans une sélection de boutiques H&M la collection capsule Martin Margiela pour l'enseigne suédoise. Je ne dirais pas non à un blazer très bien coupé pour un prix tout doux. Mais je ne suis pas prête à revivre l'expérience. Car oui... je me suis déjà laissée tenter par le phénomène qui a commencé en 2004 avec la collaboration de Karl Lagerfeld. La collection avait été épuisée en quelques minutes. Je me souviens m'être rendue dans la boutique H&M la plus proche de mon bureau de l'époque à l'heure du lunch et y avoir découvert un champ de bataille, pendant que les vendeuses rassemblaient les rares articles qui n'avaient pas trouvé preneurs. Devant repartir avec quelque chose, je mis la main sur un déshabillé en soie noire dans ma taille. Miracle!
Puis il y eut la collection Stella McCartney l'année suivante, également très attendue, à laquelle je ne pus me rendre qu'en fin de journée après le travail. Une amie avait réussi à me sauver un T-shirt dans une couleur et moi à le trouver dans une autre. Aux coupe et qualité impeccables, je les porte encore aujourd'hui. Je ne parvins pas à me procurer le trench que je convoitais chez Viktor & Rolf en 2006 et repartis avec une nuisette Sonia Ryckiel (de nouveau!) en 2009, beaucoup portée par ailleurs. Bref pendant toutes ces années je ne récupérais que des miettes en me disant amusée qu'il y avait bien plus fashionista et bien plus douée que moi dans le domaine des ventes capsules.
Pourtant l'année dernière, il se trouve que j'étais pour la première fois totalement disponible le jour de la sortie de la collection Marni. Je me dis pourquoi ne pas tenter le coup? En arrivant tôt le matin et en choisissant une boutique dans une ville pas trop fashionista, peut-être aurais-je des chances de trouver des rayons correctement achalandés? Sauf que... je ne savais pas que H&M avait changé sa façon de procéder: sélection de boutiques réduite et nouvelle organisation de vente! Après avoir écumé deux magasins sans succès, je me rendis à Genève où j'allais assister au spectacle le plus désopilant ou le plus affligeant qui soit, selon le point de vue... A suivre!

12 nov. 2012

audrey

Née en  Belgique en 1929, Audrey Hepburn se passionne très tôt pour la danse et le ballet qu'elle pratique dès ses 5 ans. De nature fragile, la malnutrition dont elle souffre pendant la guerre passée en Hollande aux côtés de sa mère aura raison de son rêve de devenir danseuse étoile. Audrey se tourne alors vers le cabaret et le mannequinat puis apparaît pour la première fois sur les écrans en 1948 dans le rôle d'une hôtesse de l'air. Colette la remarque sur le plateau de Nous irons à Monte Carlo quatre ans plus tard et lui offre le rôle principal dans sa pièce Gigi qui connaîtra un grand succès à Broadway. S'ensuit son premier rôle hollywoodien en 1954 dans Vacances Romaines de William Wyler, film pour lequel elle n'obtiendra pas moins que l'Oscar, le BAFTA et le Golden Globe. Sa carrière d'actrice explose alors et pendant une petite quinzaine d'années les films s'enchaînent parmi lesquels Sabrina (1954), Guerre et Paix (1956), Drôle de frimousse (1957), Diamants sur canapé (1961), Charade (1963), My fair lady (1964) et Seule dans la nuit (1967). Dans le même temps, Audrey devient une icône de style et l'égérie de Hubert de Givenchy avec qui elle entretiendra une longue amitié. Loin des canons de l'époque, elle incarne une nouvelle féminité avec sa fine silhouette, ses yeux immenses encadrés d'épais sourcils et ses faux-airs de garçon manqué. Mère de deux jeunes garçons, Audrey met une pause à sa carrière au début des années 70 pour se consacrer à sa famille. On ne la reverra plus que dans une poignée de films. A partir de 1988, commence son engagement pour les enfants auprès de l'UNICEF dont elle sera ambassadrice pendant les cinq dernières années de sa vie, voyageant dans 20 pays. Son oeuvre humanitaire est aujourd'hui poursuivie par l'association Audrey Hepburn Children's Fund créée en 1994 par ses fils et son dernier compagnon, Robert Wolders.







Audrey possédait cette beauté pure dont on hérite comme d'un cadeau. Beauté qu'elle eut le génie et la grâce de sublimer au-delà des modes de son époque dans un style qui lui appartiendra toujours. A en devenir une icône inégalée à ce jour. Elle transcende toutes les tendances, elle est intemporelle, une référence absolue.

“Some people dream of having a big swimming pool. With me, it’s closets.”

De la filmographie de l'actrice, je n'ai vu que Diamants sur canapé et quelques extraits deci-delà de My fair lady. Lacune que j'ai très envie de combler si le temps m'en est donné, surtout après avoir visité cette certes brève exposition consacrée à sa carrière (et qui m'inspira ce post).

“Everything I learned I learned from the movies.”


J'ai vraiment réalisé les valeurs humaines d'Audrey Hepburn dans un reportage vu il y a quelque mois. Et qui m'a bouleversée. J'y ai appris plus en détails au travers d'images d'archives et de témoignages de ses proches, notamment de ses fils pour qui elle fut une maman extraordinaire, l'engagement qu'elle a mené avec l'UNICEF auprès des enfants et des familles en souffrance extrême. Elle qui avait connu la faim enfant a porté ce message d'aide de toute son âme, de toute ses forces.

“The beauty of a woman is not in the clothes she wears, the figure that she carries, or the way she combs her hair. The beauty of a woman is seen in her eyes, because that is the doorway to her heart, the place where love resides. True beauty in a woman is reflected in her soul. It's the caring that she lovingly gives, the passion that she shows & the beauty of a woman only grows with passing years.”

“I was born with an enormous need for affection, and a terrible need to give it.”






2 nov. 2012

un jardin


Cela peut sembler anodin mais dans un an environ, nous aurons enfin un jardin, notre jardin. J'avoue que la perspective d'avoir un jardin, tout autant qu'une maison, me remplit de joie. J'ai déjà quelques idées que j'espère réalisables et me surprends souvent à rêver de pouvoir laisser jouer les enfants en toute tranquillité dans un espace de verdure rien qu'à nous. J'ai toujours aimé les jardins un peu sauvages, naturels, qui sentent bon. Tout sera à faire car nous n'avons malheureusement pas pu garder tous les arbres fruitiers de cet ancien verger où notre maison sera construite. Je sais que ce ne sera pas facile d'avoir le jardin espéré et que je devrai certainement faire des concessions et m'armer de patience. Ce qui a été confirmé justement par la crème des paysagistes Camille Muller qui vient de sortir ce livre, dans cette émission de radio écoutée par hasard hier en allant chercher Romy à la crèche. Avant toutes choses, lorsqu'un nouveau client se présente à lui, ce créateur de jardins qui a travaillé pour de nombreux artistes le prévient que d'arriver au résultat escompté pourra prendre jusqu'à plusieurs années. "Un jardin demande beaucoup de patience dans un monde où tout doit aller très vite". Mais à l'entendre parler, on sait que le jeu en vaut la chandelle. Camille Muller voit dans la création d'un jardin "un petit chemin initiatique" et part "du sens du lieu et du site qu'il va transformer en paradis". Et d'ajouter: "un jardin ne doit pas être purement décoratif et doit avoir un sens. Il doit faire plaisir, pour se retrouver et rentrer en contact avec la nature". "Le lieu contient le jardin". Et la magie opère même en milieu urbain, comme à Paris ou à New-York où il a créé des terrasses écologiques. Cette conception du jardin est très inspirante et ces propos autant de clés dont je me servirai quand le moment sera venu de penser et de créer le nôtre. "On a droit à l'erreur, que les jardiniers débutants se rassurent". Voilà qui est dit !